dimanche 25 novembre 2012

La Chine, dans tout ce qu’elle a de plus confrontant!


Bon matin à tous,

On espère que vous allez bien! Pour notre part, en Chine, malgré le contrôle de l’information que l’on subit ici, incluant le contrôle de la presse étrangère, la nouvelle de la démission du Maire Tremblay nous est tout de même parvenue. Non mais il était tu temps!!!!!

On revient déjà à Montréal très bientôt, notre retour est prévu pour le 26 novembre en fin de soirée. Le décompte est déjà commencé. Ca passe vite deux mois (1 mois et demi pour Adri), malgré le fait qu’à certains moments nous aurions bien pris une petite journée dans le confort de notre maison. Mais l’expérience a été extraordinaire et nous allons repartir bientôt avec plein de beaux souvenirs en tête. Déjà on commence à penser à notre prochaine destination. Mais pour l’instant, il faut profiter de nos derniers moments en terre asiatique et surtout de la dernière journée de la vingtaine de Rachel. Et oui, elle aura 30 ans demain. Passer son 30ème anniversaire en Chine, c’est pas rien quand même!!! Nous avons prévu pour cette journée spéciale une petite après-midi d’escalade, un souper de canard à la bière et une soirée spectacle sur la rivière Li. La mise en scène et sa production a été crée par celui qui a fait l’ouverture des Jeux Olympiques de Bejiing en 2008. On ne s’attend pas moins qu’à quelque chose de grandiose (si la pluie n’est pas au rendez-vous).

Toujours aussi confrontées aux normes sociales chinoises, quoique l’on puisse en dire, on fini tout de même par s’attacher au pays. Voir les chinois faire des bruits immondes lorsqu’ils mangent (saper super fort), les voir s’enfoncer la nourriture dans le fond de la bouche à une vitesse grand V, d’avoir lorsqu’on est au restaurant la serveuse collée à notre table jusqu’à ce qu’on ait fait notre choix, d’avoir à uriner devant tout le monde dans un trou au sol à l’odeur nauséabonde où nous occidentaux devons tous nous boucher le nez ou arrêter de respirer pour ne pas vomir, de se faire bousculer parce que le concept de file n’existe pas et que la loi du plus fort domine, se faire cracher presque sur les pieds partout dans la rue ou même dans l’autobus, deviennent choses courantes.  On dira ce qu’on voudra, mais derrière toutes ces abominations, la Chine est un pays exceptionnel. Non seulement de par sa grandeur, mais aussi de par sa culture, son architecture (de ce qu’il est reste, car la Chine se développe à une vitesse phénoménale), ses paysages multiples et sa diversité ethnique et culinaire. Tous les endroits que l’on visite sont différents, mais tous aussi enrichissant les uns que les autres.  

La Chine se développe par contre trop rapidement et avec tous les aspects négatifs que cela occasionne. La Chine détient le 1/5 de la population mondiale, soit 1.4 milliards d’habitants, ce qui est énorme. Les villes se développent rapidement, rasant parfois les vestiges du passé (la Chine était pourtant la plus vieille civilisation au monde). Tout ce bâti en hauteur, car c’est un grand défi de loger tout ce monde. Les magasins et centres commerciaux sont omniprésents et il y a une surconsommation de sa population et c’est flagrant. Mais au point de vu écologique c’est le désastre. Tous les produits sont excessivement emballés, voir doublement emballé, et souvent de manière individuelle. C’est fou le plastique qui est utilisé ici. La Chine commence également à manquer d’eau pour sa population. Les terres cultivables se font de plus en plus rares, ce qui a un impact sur la capacité du pays à nourrir ses habitants. De plus, la Chine est confrontée à de graves problèmes de pollution avec l’utilisation massive du charbon comme combustible. Si le pays ne fait pas plus attention et continu comme cela ce sera le désastre dans quelques années.

Autre fait intéressant, depuis les années 1970, le gouvernement a mis en place la loi de l’enfant unique. Chaque famille ne peut avoir plus d’un enfant (nous ne croyons pas que cela est été appliqué dans les régions reculées). Comme la société chinoise priorise le garçon plutôt que la fille, plusieurs femmes se font avortées sous couvert lorsqu’elles savent qu’elles auront un enfant de sexe féminin. Le résultat est très grave, il y a un déséquilibre immense entre le nombre de filles et de garçons en Chine. On a vu des chiffres qui disaient qu’il y avait 34 millions d’hommes célibataires. Ca crée une course folle et une compétition féroce entre les hommes s’ils veulent se marier. Cela ne veut pas dire pour autant que les conditions des femmes en soient améliorées, principalement dans les campagnes. Ici les femmes font les travaux lourds, elles labourent la terre, sèment, portent le sable, le bois et les briques sur leur dos dans un panier de paille. Les hommes, conduisent les autobus et fument leurs cigarettes pour ce qu’on en a vu.

Sinon mis à part ces faits, pour notre part nous avons fait pas mal de route depuis le dernier blog. Comme nous vous disions la dernière fois, nous avons quitté les montagnes himalayennes et les tibétains pour redescendre un peu plus au sud. Un vieil autobus avec couchettes nous a malmené pendant plus de 16 heures. Ici il est possible de prendre des autobus de nuit qui  nous évitent de perdre une journée de transport et nous permet de sauver une nuit à l’hôtel. Le confort est très variable. Ce premier autobus a été assez pénible, mais un second que nous avons pris était complètement différent. Le premier avait des minis couchettes superposées dont celles supérieures étaient collées au plafond. L’horreur pour les gens claustrophobes. Rachel a regretté son choix les premières minutes une fois dans le bus. Elle avait les pieds d’une madame dans le visage qui sentait les vieux doritos, disons que ce peut rendre le trajet un peu long. C’est à ne rien comprendre, Adriana pour sa part trouvait ca bien rigolo d’être entassée avec 4 autres personnes sur les couchettes du fond de l’autobus, avec une chinoise qui était presque embarquée sur elle la moitié de la nuit. Ce fut tout de même pas si mal en fin du compte. Un inconvénient au réveil ainsi qu’à toutes ces autres fois que l’on descend d’un bus, des dizaines de chinois se jettent sur nous comme des pyrhannas pour qu’on prenne leur taxi. Ils parlent en Chinois, on comprend rien! On ne sait pas où on doit aller, ils essaient de nous arnaquer! Parfois ca donne envie de les assommer avec nos énormes sacs à dos que l’on traine péniblement après une nuit très perturbée dans les autobus et une patience disons à son minimum.

Le deuxième autobus du genre était par contre très luxueux avec ces grands espaces et son plancher en bois franc. Seul hic, l’hystérique qui nous criait après pour contrôler l’endroit où les gens allaient dormir ignorant le numéro indiqué sur les billets de chacun ainsi que les fouilles de policier sur la route en pleine nuit. Pour ceux qui connaissent Adri et son appréciation pour l’autorité policière, vous auriez dû l’entendre leur dire en français : « Non mais c’est de l’abus de pouvoir ce que vous faites, vous respectez pas les droits de l’homme, ce sont des fouilles abusives. De toute façon j’peux ben vous dire ce que je veux, vous comprenez rien! » Ceux-ci nous on demandé de nous identifier avec notre passeport, qu’ils ne savent pas lire d’ailleurs. Ils fouillaient les sacs des gens (sauf les nôtres), demandaient les pièces d’identités et les questionnaient sur leurs allées et venues. C’est fou comment les gens sont contrôlés ici. Il y a un maintien de la peur chez les habitants. Pour ce que l’on a constaté, ils sont tellement habitués d’être pris en charge en leur disant quoi faire et comment le faire, qu’ils sont incapable de prendre des décisions sans autorisation de leur supérieur. Ils ne modifient en rien ce qui est proposé. Exemple, ajouté du fromage dans une sandwich qui n’en contient pas sur le menu. Tout est très procédural et hiérarchique.

Nous avons visité de jolis endroits. Toujours dans la province du Yunnan, nous sommes allées dans le sud dans une petite ville du nom de Jianshui. À première vue cette ville nous a fait suer. Difficile de trouver un hôtel à prix abordable (on a du négocier à 50%) et surtout impossible de trouver de la nourriture mangeable. On a commandé un porc bouilli et du poulet. Ce qui nous est arrivé est un poulet gélatineux et des énormes tranches de travers de porc (du gras dur long comme du bacon et caoutchouteux, sans viande après). Euh c’est parce que même juste à le regarder on a envie de vomir!!! L’horreur dans notre assiette. On s’est finalement fait à l’idée qu’on allait manger des boules de tofu grillé dans la rue pour notre séjour à Jianshui et c’est d’ailleurs à ce moment qu’on a décidé qu’on allait manger de la nourriture de rue. Est-ce nécessaire de vous dire qu’on a assez hâte de manger de la bonne nourriture maison?!

La ville nous a tout de même surprise. Se promener dans les parcs et les endroits publics est un réel plaisir. Les gens s’approprient les espaces publics. Partout on voit des groupes de femmes danser au son de speakers qui crachent une musique chinoise. Des genres de cours de danse en plein air. Même Adri s’est mêlée à quelques groupes et a essayé de suivre les mouvements. Ici et là sont entassés autour de petites tables dans les parcs, des groupes d’aînés jouant au Mahjong (un genre de gros jeu chinois qui ressemble au domino), aux cartes, à autre jeu avec des pièces en bois ou tout simplement à jouer d’un instrument de musique au bonheur de tous. C’est très vivant comme endroit. On a même pu assister à un spectacle de danse et musique sur le site d’un temple taoïste et un spectacle de musique traditionnelle chinoise au temple de Confusius que nous sommes allées visiter et qui était d’ailleurs magnifique.
Notre dernière destination dans le Yunnan était Yuanyang avec ces rizières en terrasses. Après quelques heures de bus sur un chemin très très sinueux et un temps fou perdu (2hrs30 pour 25 km) dans un dernier minibus qui devait nous amener jusqu’au village où on allait dormir, nous sommes finalement arrivées dans un endroit paradisiaque. Dans un bizarre de petit village d’une minorité ethnique chinoise, à flanc de montagnes, où coqs, cochons et buffles sont maîtres, nous sommes arrivées dans un hostel d’une famille hyper sympathique. La petite madame d’au moins 70 ans, bien qu’on ne comprenait pas la langue était d’une gentillesse et d’une bonne humeur contagieuse. Son accueil chaleureux et son plat de tofu succulent qu’on aurait pu y rester des semaines. Et que dire de la vue que nous avions de notre chambre. Des rizières en terrasses remplies d’eau qui brillaient de pleins feux à travers une brume quasi constante. Attendez de voir les photos, c’est à couper le souffle. Nous avons profité de nos deux jours dans cette région pour aller marcher dans ces rizières à voir les gens y travailler et les buffles s’y promener. Et que dire du coucher de soleil  sur ces milliers de terrasses en contrebas. Une image qui certes restera à jamais dans nos souvenirs.

Nous avons quitté le Yunnan ensuite pour une province à l’est, le Guangxi. Nous avons pris un petit 2 jours de repos dans la capitale provinciale Nanning qui est une ville très moderne et bien entretenue. Nous en avons profité pour faire un peu de shopping et pour sillonner ses rues très dynamiques. Nous avons visiter un marché local, car on voulait aller acheter des longanes(petit fruit qui ressemble à des lichys). Les marchés extérieurs asiatiques sont très loin des marchés que l’on connaît. À part les étalages de fruits et de légumes qui eux paraissent tout de même attrayants, on a toujours affaire à des horreurs. Ici poules, coqs, poissons, reptiles, amphibiens de toutes sortes se vendent vivant. Pendant que Rachel fixait des serpents qui s’amusaient à se passer la tête à travers les sacs en filet (elle avait peur qu’un en sorte), Adri a lâché un de ces cris de mort en voyant passer un énorme rat juste à côté. Spécifions ici qu’elle a une peur bleue des rongeurs. On peut vous dire qu’on a pas traîné à sortir de cet endroit qui sentait le sang, la viande et le poisson. Mais cela est rien si l’on compare à ce que l’on voit sur les marchés en ce moment. Des chiens et chiots dans des cages pour la vente alimentaire. À notre grande tristesse, ils les abattent sur le marché pour en faire une fondue de chien très prisée ici. On peux-tu vous dire qu’avec nos âmes sensibles on essaye de se tenir loin de ce genre d’endroit. On en profite pour flatter quelques secondes ces pauvres bêtes dans les cages pour leur donner un peu d’amour avant leur triste sort. Ouffff que c’est confrontant la Chine! On le répètera jamais assez.

Alors sur ce chers ami(e)s et familles on vous laisse et on vous revient bientôt avec un autre blog et possiblement quelques photos . Présentement nous sommes dans la région de Guilin et Yangshuo dans le nord du Guangxi, mais on vous réserve cela pour un autre blog.

À très bientôt.
Adriana et Rachel xxx



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