jeudi 8 novembre 2012

LA CHINE, PAYS DE...RESTRICTION !!!


Bonjour à tous !
Je m'appelle Katia et je suis l'amie de Rachel.
Je vous écrit afin de vous aviser que puisque nos deux copines sont présentement en Chine et ne peuvent avoir accès à Facebook et au site de blog.  Tout comme en Russie, la Chine interdit ces sites sur son territoire et du coup, oppresse et contrôle son peuple.  Allo la liberté et l'expression de soi ! Bref, Rachel et Adrian ne peuvent donc publier, elles-mêmes, son blog.  (voir l'article suivant: http://worldnews.about.com/od/humanrights/f/Which-Countries-Repress-Internet-Freedom.htm) 
Je me fais un plaisir, en leur nom, de publier leur texte, que Rachel m'a envoyé par courriel, afin que vous puissiez poursuivre virtuellement, leur périple.
Le voici donc.  Bonne lecture.
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La Chine, ses villes anciennes, ses montagnes et son froid hivernal
Nihao tous le monde!!!
 Nous voici maintenant en territoire Chinois. Malheureusement, nous ne pourrons pas vous faire parvenir des photos de notre périple jusqu’à ce que nous soyons rendues en Thaïlande, car nous n’avons pas accès ni au blog ni à facebook. Le gouvernement chinois contrôle certains sites internet, particulièrement ceux où les gens ont une libre expression. Pour nous, occidentaux, ce contrôle nous rend plutôt amer. Ce blog aura donc été mis en ligne par une amie, qui a bien voulu nous rendre service. Un gros merci à Kat.
Pourquoi quitter le Laos aux températures de 35 degrés pour se retrouver sous la barre du point de congélation durant la nuit? Et bien, Rachel qui aura passé 5 mois en tout en Asie du Sud-Est, depuis les dernière années, s’est dite qu’il était temps pour elle de voir autre chose. Dans son équation, elle avait omis de penser qu’Adriana n’aimait pas le froid et qu’elle avait du sang latin. Adri lui faisant confiance, ignorait devoir se faire geler lors de son voyage,  « voir qu’on paie pour geler!!!», qu’elle répète sans cesse.
Nous avons quitté le Laos vendredi dernier avec nostalgie. Nous nous sommes attachées aux gens de la région de Luang Prabang, à sa ville, à sa culture et surtout, à son confort. Nous sommes atterries à Kunming, capitale de la province du Yunnan, dans le sud-ouest de la Chine. Kunming est une métropole, comparable à la ville de Montréal pour sa superficie et sa démographie. Mais il s’agit, si vous souhaitez vous l’imaginer, d’un énorme Chinatown aux allures sophistiquées. Dès l’instant où nous avons mis le pied à l’extérieur de l’aéroport, c’était comme y recevoir une gifle en plein visage. Tous nos référents disparurent d’un seul coup. Les normes sociales avec lesquels nous avons été éduquées ne tiennent plus la route ici. Il est difficile de se retrouver dans une société où les concepts de file, de bulle, de manger en fermant la bouche, de ne pas saper,  d’utiliser des toilettes avec siège, ou avoir de l’intimité dans les toilettes n’existent pas (ici on fait pipi dans un trou par terre et il n’y a pas de cabines de toilettes, simplement de petits murets de 3 pieds de chaque côté et sans porte sur le devant). Les chinois parlent fort, on croirait qu’ils crient mais non, ils ne font que discuter. Le gros du problème pour nous du moins, c’est qu’ils ne parlent aucun mot d’anglais. La barrière de la langue est un obstacle en soi. De plus, tout est écrit en symbole, même les menus au restaurant. Impossible de s’y retrouver. Savoir quel autobus prendre ou encore quoi commander, sont pour nous des défis à relever au quotidien. Nous nous retrouvons dépendante l’une de l’autre avec comme outils de communication un petit calepin et on joue à fait moi un dessin. Les premières heures en terre chinoise ont été un peu stressantes, car Rachel voyait d’énormes bosses dures et rouges apparaître sur ses jambes pendant les deux jours suivant notre arrivée. On a cru pendant un instant qu’un insecte avait pondu des œufs sous sa peau et que tout ca se propageait. C’est un peu répugnant quand on y pense. Mais soyez sans inquiétude, le tout est redevenu dans l’ordre.
Nous avons rapidement quitté Kunming en direction des montagnes de  l’Himalaya, dans l’objectif d’y voir des tibétains. Notre première escale rejointe par train aura été Dali. Adriana a eu un choc en embarquant dans le train. Rachel a passé un mauvais quart d’heure. Mais Rachel usant toujours de ruse savait très bien qu’une fois le choc et la crisette passée, Adriana apprécierait cette aventure qui la sortait de sa zone de confort. Nous étions 5 alignés sur une banquette alors que l’on ne devait qu’être 4. Le train était bondé de chinois et malpropre. Les gens y mangeaient des pieds de poulet avec peau emballés sous vide (blanc comme s’il n’était pas cuit) et recrachaient les morceaux d’os, c’était horrible. Il s’agit d’une collation très répandue ici, comme nous on mange un sac de chip.
Dali, ville nichée à 1900 mètres d’altitude et connue pour ses 3 grandes pagodes, nous a fait vivre nos premières nuits à des températures hivernales, et ce, sans chauffage. Arrangez vous pour avoir fait votre pipi avant d’aller au lit, sinon vous le regretterez amèrement! La vieille ville de Dali est très charmante. L’ethnie représentée dans cette région est les BAI. Il est agréable de les voir se promener avec leurs habits bleus marins sur de petites rues pavées de pierres, entourés de maisons blanches aux fresques bleues. Nous avons profité de la journée pour gambader aux alentours. Pour clore la soirée qui s’annonçait magnifique avec toutes ses rues illuminées par des lanternes chinoises, Rachel a eu la maladresse de se mettre la jambe dans un canal rempli d’eau en essayant de prendre une photo. Résultat, mouillée jusqu’au genoux, soulier et bas remplis d’eau (c’était sa seule paire de soulier) Après avoir tenté et sans succès de les faire sécher autour d’un feu, elle s’en est retournée à son hôtel, passant le restant de sa soirée sous le séchoir à cheveux, car les chinois n’ont pas de sécheuse. Elle devait faire vite, nous avions un bus à prendre au lendemain matin vers la région de Lijiang qui se retrouve à un niveau d’altitude supérieur. 
Lijiang est une ville inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco et culmine à 2500 mètres d’altitude au pied de l’imposante montagne de Jade. Vue sur les pics enneigés, nous circulions dans cette vieille ville construite comme un labyrinthe. À cet endroit, l’ethnie majoritaire est Naxi. Son architecture diffère complètement, avec ses maisons basses, en bois, aux toits en terra cota brunes. La ville est alimentée par plusieurs canaux d’eau des montagnes et compte une centaine de ponts. L’endroit est très charmant mais beaucoup trop touristique, des touristes chinois essentiellement. Nous avons pu goûter à notre première viande de Yak et nous nous sommes irritées les intestins à manger continuellement épicé. Difficile de se trouver un plat non épicé à se mettre sous la dent. Nous avons également connu nos premières couvertures chauffantes pour éviter de mourir d’hypothermie. Il s’en est suivi une virée à vélo de 18 km pour nous rendre dans un village très connu pour la célébrité internationale du Dr. Ho. Ce petit homme à grande barbiche de 91 ans, avec son bonnet de laine nous aura reçu chez lui, dans un bordel inimaginable ramassant des cartes et photos des patients traités et des articles de journaux lui faisant éloges. Il est reconnu pour traiter les patients avec des plantes médicinales, récoltées sur la montagne de Jade. Des gens de partout dans le monde viennent le consulter. Un film lui a également été dédié.
Notre route s’est poursuivie vers la région de Shangri-La qui se trouve encore plus au nord, à la frontière des plateaux tibétains. C’est ici que nous sommes venues à la recherche de ce peuple mystique. Cette ville située à 3200 mètres d’altitude nous a fait craindre les maux des montagnes, mais heureusement autre qu’un léger manque d’oxygène lors d’exercice physique, on s’en sort assez bien. Dans ses rues, il y règne le calme. Encore une fois, l’architecture est différente des autres endroits visités jusqu’à présent. L’ethnie qui domine ce royaume est bien évidemment les tibétains. Ils portent des habits aux couleurs bleus et turbans fushias. Ces hommes et ses femmes aux visages marqués par l’expression et le froid nous font croire qu’ils portent une très grande histoire. Ses rues sont en pavées de pierres bleuâtres et ses places publiques se retrouvent au bas des temples illuminés de couleurs multicolores. De notre chambre d’hôtel, nous avons vue sur un moulin à prière de 21 mètres,  qui brille de toute sa splendeur lorsque la nuit tombe. Un moulin à prière est un cylindre qui tourne sur son axe et qui contient des mantras (prières) et qui selon la croyance et la pratique tibétaine, sont libérés dans l’air lorsqu’une personne le tourne manuellement comme si elles étaient récitées. Habituellement, plusieurs petits cylindres se succèdent et chacun contient une prière, comme ces milliers de prières inscrites sur les drapeaux aux multiples couleurs que l’on voit accrochés partout dans le paysage tibétain.
Aujourd’hui, nous avons eu la chance de visiter le monastère Songzanlin. Ce monastère tibétain, le plus important du Yunnan, se retrouve en périphérie de la ville et regroupe 600 moines. Dans son paysage de steppe, au cœur d’une nature sauvage, ce monastère nous aura émerveillé au point de nous couper le souffle. Attendez de voir les photos pour constater la beauté du lieu, même si l’on sait que les photos ne rendent jamais entièrement hommage à ce que nos yeux et nos sens auront eu la chance de voir, sentir et toucher. Cette journée nous aura fait comprendre et accepter les raisons pour lesquelles nous supportons ces conditions difficiles. C’est un bel aperçu du Tibet que nous irons voir certes un jour. Mais il faudra attendre d’être plus en moyen et surtout mieux équipé pour affronter la rudesse du climat des montagnes.
Sur ce on vous laisse. Demain nous quittons les montagnes pour retrouver des températures un peu plus clémentes. Notre itinéraire n’est toujours pas défini, il en sera donc autant une surprise pour vous que pour nous. Faisons comme ces drapeaux tibétains, laissons nous porter par le vent et voyons ce que l’avenir nous réserve J
Restez avez nous et à bientôt,
Rachel et Adriana 
xxx

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